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L’Amour et le Pardon.

 

Un Homme   vit (devrait)  et meurt  en amour,  en effet, il me semble que c’est aussi  une  voie sous entendue mais néanmoins proposée dans notre chemin. Dès lors que nous faisons acte de partage dans nos vies, dans nos travaux personnels, où dans l’expression de nos vies c’est déjà de l’amour que nous exprimons. Sans Amour entre les Hommes, ni  la Liberté, ni l’Égalité ni la Fraternité ne trouveraient valeur et réalisation. Sans cet acte, élan du cœur  que nous portons en chacun de nous,  sans l’amour de l’Homme et de l’humanité rien ne saurait être, car sans amour l’édifice humaniste que nous élevons serait me semble t-il bien fragile. Mais il arrive aussi qu’au-delà de notre volonté cet amour   soit parfois mis à mal et nous sommes alors soumis à la difficulté du pardon.

Amour et Pardon, deux mots qui interrogent et imprègnent nos vies

L’amour et le pardon se révèlent à nous sous nombres d’états et les définir en profondeur reste assez épineux tant ils sont en lien étroit avec notre affect. Néanmoins il faut essayer d’en comprendre leurs réalités de vie afin de pouvoir en témoigner le plus naturellement possible. Vivre en harmonie et en amour  demande que notre pratique procède de nos aspirations et de notre bonté humaine. Aimer c’est à mon sens rechercher avant tout chose le bien, c’est apprendre  à voir ce que l’on voit avec bienveillance et mettre en déroute la simple perspective du Je et Tu pour entrevoir une globalité, celle du Nous. Il nous faut apprendre à découvrir ce que l’autre à de proche avec nous dans cette faculté tant recherché qu’est l’amour. Mais gardons à l’esprit que l’amour n’est pas constant, il  peut augmenter et diminuer, puis s’accroitre à nouveau au sein d’une même relation en fonction de nos états d’esprit qui sont toujours évolutifs. Vivre, c’est aimer, c’est aussi s’aimer, car comme le dit LACAN, « l’amour c’est prétendre donner aux autres ce que l’on à pas soi même ». Alors oui et sans égocentrisme, il est tout de même fortement conseillé de s’aimer un peu pour nous réaliser dans cette inclination. L’Amour n’est pas enfant de Bohème et il connait ses lois, même s’il peut être un peu vagabond. L’adage nous dit que  le cœur à ses raisons que la raison ignore, en sommes nous si sûr ? Il me semble qu’il  y’a là  toujours une demande, l’expression d’un besoin, d’une nécessité. En ce sens nos multiples actions, demandes, et réactions sont une aventure et une découverte qui nous conduisent à une recherche bien personnelle, car l’amour donné est toujours une proposition que l’on fait face à :  

Une réalité qui nous éprouve

L’amour à une place indispensable dans la vie de l’homme. Il est toujours  source de confort,  ou d’inconfort selon la situation. Mais L’amour c’est aussi bien plus, il ne se résume pas qu’a un espace direct de relation entre, l’Homme et un objet. Qu’il soit d’ordre matériel ou humain, le sentiment d’aimer est, et sera toujours singulier. Je pourrais vous dire que j’aime le chocolat et les bons plats, et cela serait bien distinct que de vous dire j’aime la vie et l’Homme. Voilà pour ces deux états d’aimer qui sont deux axes de pensées différents. Considéré aussi  comme étant une possible  voie spirituelle l’amour nous oriente vers la plénitude de notre conscience, la libérant ainsi de la banalité.  Chacun en tirera sa conclusion, mais  aimer et donner de l’amour  peut être tout bénéfice et nous entrainer dans une paix intérieure ou nous pourrions vivre et recevoir en retour ce sentiment  indicible qui nous conduit à nous même. Cela est un accomplissement personnel, libre du don de soi, de notre consentement en fonction de ce à quoi nous allons le rattacher. Mais, l’Amour est aussi le résultat d’une alchimie intime, pure, désintéressée de  l’objet lui-même. Il est en ce sens dépourvu de tout subterfuge de la nature matérielle et physique que nous incarnons. Il est une expérience  intérieure dès plus  troublantes  que l’on peut vivre.    Dés lors, il nous est possible d’aimer sans condition, sans limite,  même le plus petit geste, ou le plus simple, peut en devenir significatif.  Et si L’amour se trouve en soi, il est aussi  dans le bonheur des autres que l’on côtoie car L’amour  est universel, la seule frontière est la bêtise humaine et l’ignorance.                                                                                                          Notre monde personnel, notre univers d’évolutions et de relations reste quoi que l’on en dise un microcosme, et  cela ne doit point effacer la nature plus vaste de l’amour et sa place comme principe plus grand.                                                                                  

L’amour est aussi lié à l’interdépendance entre les hommes. Toutefois soyons  pragmatique, ce n’est pas  simplement parce que l’on recherche le bonheur des autres, que comme par magie tout va aller selon notre volonté. Nous sommes uniques, et en ce sens donner  et recevoir de l’amour est aussi un vécu. Chacun de nous donne et reçois en fonction de ce qu’il est, de ce qu’il aime et du comment il aime. Aimer n’est pas si facile et si transmissible, nos centres d’intérêts et de passions sont totalement différents de l’un à l’autre, et l’autre n’est nullement  notre double, notre clone. En conséquence, prétendre aimer l’autre c’est  savoir aussi pardonner lorsque nous ne le voyons pas comme nous le souhaiterions, car donner et recevoir relève d’une architecture individuelle très personnelle. Cela devrait aussi nous conduire sur la voie du pardon, celui que l’on accorde au non de la perfectibilité.

Comment faire ?

Dès lors il nous faut aussi dans ce chemin de fraternité s’approprier et faire vivre le pardon dont on parle et use  si peu aujourd’hui le confondant avec l’excuse. Nous concevons le pardon, du moins nous pouvons l’imaginer  car  il s’appuie et fait référence à notre morale, à notre culture, civilisation et connaissance du bien, du mal, et à l’appréciation de la faute et de l’idée que chacun s’en fait. Le Pardon peut être adressé à titre personnel mais aussi concerner la collectivité sociale,  et là  il s’agit de deux formes de pardon ou deux états possibles.

Le pardon collectif :

Le pardon peut être donné à la collectivité sociale et humaine, et ce même  lorsqu’il s’agit de crime contre l’humanité, lorsque l’acte fini est la plus détestable des négations du genre humain. Pour mémoire  je cite Simone Veil qui à su pardonner à ses bourreaux et à la folie des hommes. Néanmoins notre XXI siècles nous à encore démontré notre fragilité et plongé dans des déchainements génocidaires, fanatiques et terroristes au delà de tout sens civilisé dont se nourrit le pardon. Alors inévitablement, sommes-nous toujours dans la possibilité de pardonner, qui et comment ? Il existerait donc des actes impardonnables.  Il me semble que si nous pouvons prévaloir à l’enfant, l’excuse et le  pardon, il n’en est pas de la sorte pour un Homme responsable.    Je pense que seules les générations futures peuvent avoir droit à ce pardon, le responsable quant à lui doit répondre de ces actes.                                                                                                          

Notre société  n’est envisageable et viables qu’a condition d’assurer la sécurité de ses membres, elle fonctionne sur des fondements reconnaissables par tout un chacun. La subjectivité des individus pose alors problème. Face à l’ignominie,  c’est à la justice qu’il convient d’officier, car cela dépasse l’entendement. C’est toute une civilisation, culture, société qui souffre, et qui est en danger. Le pardon direct associé aux bourreaux  m’est donc difficilement acquis car il dépasse le cadre d’une relation personnelle à apprécier. C’est ainsi que le droit et la justice suppléent le pardon pour ce qui est du domaine collectif. Néanmoins, le pardon, au-delà de sa dimension intersubjective et d’amour, participe de ces fondements dans le principe qu’il peut représenter. Mais il convient tout de même de rappeler  qu’un acte de justice matérialise, et balise aussi la voie du pardonnable par un jugement rendu en neutralité, car ni les juges et ni les jurés n’ont directement à pardonner mais à rendre seulement la justice sous le regard des codes.

Le pardon individuel.

La faute commise par l’un entraîne naturellement le ressentiment de celui qui en fait les frais. Cette réaction est d’ailleurs souvent le résultat d’une émotion particulière, souvent liée à la gravité  et importance du préjudice et de l’intention directe du fautif. Une erreur matérielle ne serait être du même ordre qu’une atteinte à la personne. L’une va créer normalement une forme d’exaspération,  de colère, et l’autre peut très vite monter en puissance et exprimer des besoins de vengeances. Mais le pardon à mon sens consiste à se dépasser et à dépasser cette logique parce qu’il en va de la paix. Vouloir se faire justice soit même serait un risque de surenchère.

Si nous ne pouvions nous engager dans le pardon, sans rancœur ni haine la paix humaine serait impossible. Le pardon est un exercice de  liberté, il résulte  d’une volonté de transformer une situation en une autre, un autre état de  perception et de jugement. Je n’ai aucun doute sur la rudesse de la tache qui nous fait face  et  sur le fait qu’il nous faille des ressources suffisantes pour ne point céder à la vengeance et ainsi bouleverser la mécanique naturelle de nos instincts primaires. Le pardon nous ouvre alors de nouvelles voies, de nouveaux instants positifs  différents du déroulement quasi automatique cité juste avant. Pardonner est donc bien ce qui peut faire la différence et anoblir par la même notre grandeur d’âme. Il ne s’agit point non plus de s’en gargariser mais bien d’engager avec autrui un rapport dépassant le clivage de l’animosité, avec pour but que chacun puisse progresser vers plus d’humanité. Pardonner  n’est donc pas non plus tendre l’autre joue, mais bien faire un pas en avant pour ne point résider perpétuellement dans le ressentiment. Ne nous y trompons pas, le Pardon n’est pas  plus une alchimie qui transformerait le mal en bien. Les faits sont ineffaçables et ne pas oublier c’est autant de témoignages sur ce qu’il convient de ne plus faire et de ne plus laisser faire. En quelques sortes la mémoire du mal est nécessaire pour s’engager dans l’avenir. Il nous appartient d’avoir conscience de ce qui a été et de ce qu’il doit advenir, là est le maillon salutaire de notre chemin. A mon sens, l’Amour et le pardon sont intrinsèquement liés. Le pardon et l’amour sont  donc nécessaires, voire une condition de savoir être à la vie humaine.                                                                                                   Si l’amour et le pardon peuvent toujours être cultivés plus en avant, leurs  apprentissages est fait de petits actes quotidiens. Pour ce faire, gardons à l’esprit que nous avons toujours le choix de nos réponses d’amour et de pardon. Cela nous engage dans une voie, un travail sans limite qui peut nous conduire à la compassion, qui est une autre forme de pardon, un autre chemin, une autre spiritualité notamment chez les bouddhistes. En prise avec les états possibles d’amour et de pardon seule notre paix intérieure nous  permettra avec patience et persévérance de rester, bienveillant et clément. Notre quête d’Hommes doit nous conduire inéluctablement vers toujours plus de réalité aimante.

Sophiaexquadra                                                                                                                             

                                                     

“Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son cœur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour”

Khalil Gibran

 

 

 

Tag(s) : #Citations - Réflexions et Pensées
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